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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog la revue critique des idées et des livres "ce n’est pas seulement pour vivre ensemble, mais pour bien vivre ensemble qu’on forme un état." aristote politique | international | société | idées | histoire | arts | littérature | revue des revues 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 > >> 30 décembre 2017 6 30 / 12 / décembre / 2017 11:28 rené kerdyk green l'orgue éclate dans la rue du village d'otterton. la machine tonitrue fausse au moins d'un double ton. ce n'est pas l'humble détresse de nos petits orgues bas. c'est une ardente allégresse qui tourbillonne et s'ébat. tzing, tzing ! vive la musique ! ça vous saisit à la peau. tantôt l'hymne britannique qui soulève les chapeaux, tantôt le song de la veille, succès de gertie millar et les groupes s'émerveillent de cet orchestre braillard qui, sur la rose des dalles du village d'otterton bâtit une succursale au paradis de milton. rené kerdyk (1885-1945) . mercure de france. (août 1913). ariette de guerre je songe à vous, rayons chargés de mes fins livres reliés, 0 chers bouquins qui consoliez mes longs nocturnes affligés, a vous les files principales des classiques de bonne marque, la robe mauve d’andromaque et les pâle provinciales, et toi, multiple intermezzo; tout tiède encore de mes mains, livres jaunes, régnier, samain, et notre verlaine si haut, si haut dans la chaleur des lampes, parmi les roses balancées, et les caresses tôt passées, et les distants gestes d'estampes… et je songe à disposer pour vous, despax, hourcade, drouet, et nos moindres frères tués un coin choisi de tendre amour où peut-être un soir une femme mettra, avec des doigts qui tremblent, ces vers, afin qu'on dorme ensemble très doucement, serrant nos âmes. rené kerdyk (1885-1945) . mercure de france. (mars 1917). intime les lettres sur le bureau semblent exhaler des plaintes et la courte horloge peinte fait des poids comme un vieux beau. l'inutile plume d'oie et le bloc de pâle azur dévotement dorment sur l'album de ma mère l'oye. sous les verres les images disent des enfantillages et les parents dans leurs cadres sont bien sages pour leur âge. le buvard aux bavardages rose comme un écolier attend l'heure de lier sa bouche aux lèvres des phrases tandis qu’au loin mes pigeons roucoulent des gargarismes et font un henri matisse avec l'ombre du balcon... rené kerdyk (1885-1945) . nouvelle revue française (septembre 1921). repost 0 la revue critique des idées et des livres - dans le jardin français commenter cet article 15 décembre 2017 5 15 / 12 / décembre / 2017 12:02 olivier chaline la france sur la mer histoire la mer et la france quand les bourbons voulaient dominer les océans. olivier chaline. flammarion. octobre 2016. 560 pages. olivier chaline, né en 1964, est historien. professeur à la sorbonne, directeur du centre d’histoire de l’europe centrale, il est l’auteur de plusieurs ouvrages importants sur la france et l’europe des xviie et xviiie siècles. il a récemment publié : le règne de louis xiv. (flammarion, 2005), l'année des quatre dauphins. (flammarion, 2009), la mer vénitienne. (actes sud, 2010), les armées du roi . (armand colin, 2016) présentation de l'éditeur . trop souvent, l'histoire de france fait fi de la mer. elle est ici au coeur du nouveau livre d'olivier chaline. les éléments, nous rappelle-t-il, ignorent les luttes entre les nations et, dans leur sauvage impartialité, se prêtent aux calculs des hommes ou s'acharnent à les ruiner. c'est en fonction des vents et des courants, comme de la météo marine et des marées, qu'il faut considérer cette france des bourbons : depuis le large, ses rives européennes et ses nombreux prolongements outre-mer. que permet la mer ? que refuse-t-elle ? quelles routes la parcourent devant les rives françaises ou à partir d'elles ? quels navires et quels équipages s'y aventurent ? comment pénètre-t-elle le royaume terrien ? dans ce livre inédit, constitué de toute la richesse de notre histoire maritime, revivent les obscurs et les sans-grades qui ont fait les équipages de la pêche, du commerce et de la guerre ; leurs conditions de vie, leurs voyages, leurs formations nous sont mieux connus en même temps que l'impressionnante complexité de leurs navires. c'est le quotidien passionnant des "petites mains" indispensables à la manœuvre des vaisseaux ces premiers géants de la mer ou de la moindre gabare. ainsi au fil des pages surgit une réalité, celle de français vassaux de neptune qui, dans des conditions souvent difficiles, n'ont jamais tourné le dos à la mer mais en ont accompagné les caprices, pressenti les désirs. une tyrannie, certes, mais si douce pour ses inconditionnels. recension de joël cornette. - l'histoire. - février 2017. depuis le pont d'un navire. envisager la terre depuis la mer : tel est le pari audacieux réussi par olivier chaline (université paris-sorbonne) grâce à des connaissances acquises durant des années d'enseignement à l'école navale et un « voyage inoubliable » à bord de la belle-poule, de brest à rouen, en 2013. nous voici donc face à la houle de l'atlantique, dans les courants de marée et les brumes de la manche, au coeur des coups du mistral et de la tramontane en méditerranée. beaucoup plus loin, nous suivons la voie des alizés qui permettent aux navires d'accoster aux rivages de l'amérique, de l'inde et de l'asie. sans doute, ce gros livre pourra déconcerter, tant il s'apparente souvent à un traité de navigation maritime. mais le lecteur apprendra beaucoup : ainsi, en revenant frayer au xvie siècle dans la mer du nord qu'ils avaient abandonnée au profit de la baltique quatre siècles auparavant, les harengs ont permis la multiplication et la prospérité des pêcheurs hollandais, écossais et français. de l'avènement d'henri iv à la chute de louis xvi, du chantier du phare de cordouan dans l'estuaire de la gironde à celui du port de cherbourg, la france a connu une dilatation de ses espaces maritimes. olivier chaline en détaille toutes les composantes, de la mise en carte des découvertes à la fabrication des navires, sans oublier la vie à bord : la pêche à la morue dans la mer du nord, le développement de la marine de guerre au temps de colbert, le transport des épices, des indiennes, des mousselines et des porcelaines depuis l'inde et la chine, la traite négrière portant la croissance de nantes ou du havre. si la france des bourbons fut avant tout un grand « royaume paysan », les horizons maritimes n'ont nullement été oubliés. du souverain jusqu'au plus humble des paysans-pêcheurs d'un village du littoral, les hommes des xviie et xviiie siècles n'ont cessé de déployer une singulière ingéniosité pour établir une improbable maîtrise sur les rivages et les flots. repost 0 la revue critique des idées et des livres commenter cet article 28 novembre 2017 2 28 / 11 / novembre / 2017 16:12 paul souchon sur l'automne automne, sur les monts ton règne recommence ! si je presse des doigts le raisin velouté, une libation impatiente s'élance vers ta gloire prochaine et ta divinité. accourez, vendangeurs, les vignes sont vermeilles ; sous le soleil la terre a donné tout son sang, que la faucille sonne à l’anse des corbeilles, avant de pénétrer dans le cep rougissant. ornez vos fronts du premier pampre, ô vendangeuses, et parcourez le mont en chantant avec moi. pour décider, du haut de ses cimes neigeuses, l'automne à ramener son cortège de roi. brillante sous les fleurs, les parfums et les flammes, sa venue est prédite, à la fois, à nos yeux, par la forêt qui se dépouille, et, dans nos âmes, par la victoire du désir délicieux. célébrons-le, par notre joie et par des danses, a l’heure où le soir monte et rougit l’horizon. bacchus aimait les chants et les folles cadences, et qu'on entrât comme des dieux dans sa saison. laissons les gerbes d'or embaumer la vallée, o compagnons, l’automne entr'ouvre ses vergers où la terre de feuilles pourpres est voilée, où les arbres de fruits et d'ombres sont chargés. c'es